Teilhardisme

Teilhard de Chardin, Lettres à Léontine Zanta (Page 127)
« Comme vous le savez déjà, ce qui domine mon intérêt et mes préoccupations est l’effort pour établir et répandre autour de moi une nouvelle religion (vous pouvez appeler cela un christianisme amélioré) dans laquelle le Dieu personnel cesse d’être le grand propriétaire néolithique d’autrefois, afin de devenir l’âme du monde ; notre scène culturelle et religieuse appelle à ce changement. »

Marcel de Corte, Itinéraires N°91 (Mars 1965)
« le teilhardisme n’est ni en marge du catholicisme, ni en bordure du christianisme et il n’est pas davantage une hérésie chrétienne. Il est une autre religion qui utilise Notre-Seigneur Jésus-Christ comme un palier de « l’ascension cosmique ». […] Je tiens que le Révérend Père Teilhard de Chardin, prêtre de la Compagnie de Jésus, n’a jamais été chrétien de pensée ni d’âme. Il n’a jamais cru, au sens propre du mot croire, au Christ des Écritures. Comme l’écrit avec pertinence et modération le R. P. Guérard des Lauriers, professeur à l’Université pontificale du Latran, « une doctrine qui implique comme sa conséquence nécessaire d’identifier le Christ a l’âme du cosmos matériel en évolution, cette doctrine-là est anti-chrétienne… Car la foi chrétienne professe que le Verbe de Dieu a assumé personnellement une Humanité issue non du cosmos, mais d’une créature humaine prédestinée personnellement par Dieu en vue de cette mission… Alors il faut le déclarer tout net : le Christ de Teilhard, c’est la figure contemporaine de l’antéchrist. » »

Père Roger-Thomas Calmel, Théologie de l’histoire (Pages 24-25)
« Ce qui répugne le plus dans la spiritualité teilhardienne, c’est le brouillage des plans ; le Dieu de l’En-Avant coïncide avec le Dieu de l’En-Haut selon une terminologie très particulière. De là cette conclusion inadmissible : mettre la main aux choses de la terre (d’une terre supposée évoluante et en cosmogénèse), – autrement dit servir « le Dieu de l’En-Avant » – cela de soi est identique à l’union surnaturelle avec le vrai Dieu. Or il est clair, et le plus humble chrétien bien instruit de son catéchisme ne l’ignore pas, que l’occupation aux choses de la terre n’est pas, en elle-même, l’exercice des vertus théologales. De soi l’objet de cette occupation, et les vertus qui y correspondent, sont terrestres et non pas surnaturels. Si, comme cela doit être, si cette occupation est le fait d’une âme inspirée, soulevée par les vertus théologales, unie à Dieu, ayant choisi Dieu comme son bien suprême, lui étant remise par un choix d’amour, alors pour sûr cette occupation concourt au Royaume de Dieu. Mais ce n’est pas en elle-même. Pour dire cela, qui est élémentaire, il suffit d’avoir distingué, comme la foi nous apprend à le faire, entre l’Église et le monde. »

Abbé Grenet, Bulletin du Cercle Thomiste Saint-Nicolas de Caen (Juillet 1965)
« Quand le P. Rideau écrit (p. 402) « le langage de Teilhard doit être interprété au-delà de la lettre, suivant son intention profonde », nous répondons : Non, mais suivant la logique nécessaire de ses principes propres. Sans quoi on va nous refaire le coup de distinguer un teilhardisme d’intention et un teilhardisme de fait, ce qui permet de refuser a priori toute critique de Teilhard, sous le prétexte qu’elle méconnaît ses intentions… Ce que le lecteur attendait d’une synthèse organique, c’est qu’elle lui fasse percevoir la cohérence logique, permettant seule d’affirmer : tel texte est dans le droit fil du système, tel autre est un bloc erratique, qui n’équilibre rien parce qu’il n’est pas logiquement relié au reste… Qu’il s’agisse de la création et de sa liaison à la Trinité et à l’Incarnation, du progrès des choses après la création originelle, et surtout de l’Incarnation étudiée en elle-même, la logique interne du système (qui est d’unifier toutes les unions sur le mode de l’union biologique et dans la ligne de l’évolution biologique) va à effacer toutes les ruptures, à brouiller tous les plans. »

Bibliographie

– Louis Jugnet, Le monitum du Saint-Office sur les ouvrages du Père Teilhard de Chardin, suivi de Réflexions sur le Teilhardisme
– Louis Cognet, Le Père Teilhard de Chardin et la pensée contemporaine
– Mgr Leo S. Schumacher, The Truth about Teilhard
– Wolfgang Smith, L’évolutionnisme théiste de Teilhard de Chardin

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