Dévotion à Marie

Chanoine Auguste Saudreau, Manuel de spiritualité
« Que la dévotion à la Sainte Vierge soit l’un des moyens les plus sûrs, les plus efficaces pour acquérir une vraie piété et y faire de grands progrès, aucune âme fidèle n’en doute ; tous les docteurs l’ont proclamé, tous les saints l’ont témoigné et par leurs paroles et par leur exemples, car il n’en est pas un qui n’ait eu pour cette divine Mère un amour extrême. Dieu l’a ainsi voulu : « La Sagesse divine, dit Bossuet, ayant une fois résolu de nous donner Jésus-Christ par Marie, ce décret ne se change plus ; il est et il sera toujours vrai que sa charité maternelle ayant tant contribué à notre salut dans le mystère de l’Incarnation, qui est le principe universel de la grâce, elle y contribuera éternellement dans toutes les autres opérations, qui n’en sont que les dépendances. » (Serm. p. la Nativité de Marie). En effet, Dieu, qui est fidèle, ne rejette pas un auxiliaire qui a bien rempli sa mission, Il le récompense plutôt en ajoutant à ses prérogatives, en accroissant son pouvoir ; or jamais créature appelée de Dieu à une grande mission ne l’a remplie aussi fidèlement que Marie ; cette mission de bonté et de salut ne Lui a donc pas été enlevée ; par son Fiat à Nazareth elle nous a donné Jésus, par son Fiat au Calvaire elle s’est associée à l’œuvre de la rédemption, elle continue et continuera à être associée à l’œuvre de salut et de sanctification du Sauveur.
« C’est la volonté de Dieu, nous dit saint Bernard, que tout bien nous vienne par Marie », Jésus est la source de toutes grâces, Marie est le canal par où passent toutes ces grâces. Léon XIII (Bulle Adjutricem, Encyclique Diuturni) et Pie X (Encycl. Ad diem illum) ont confirmé cette doctrine si réconfortante de la médiation universelle de Marie.
Pour la rendre capable d’une si haute mission, Dieu l’a mise aussi près de Lui qu’Il pouvait y mettre une simple créature. En lui conférant la dignité de Mère de Dieu, Il l’a élevée au-dessus de tous les mondes possibles ; fussent-ils des milliards, tous ils seraient soumis à Marie, obligés à vénérer la Mère du Créateur. Et comme le Seigneur, quand Il confère une dignité, quand il charge d’une mission, offre toujours des grâces en rapport avec cette dignité et avec cette mission, Il lui a offert, et en raison de sa fidélité parfaite, Il lui a donné des grâces supérieures à celles de toutes les créatures.
Elle avait, nous disent beaucoup de Docteurs et de Saints, une puissance d’amour qui la rendait capable d’aimer à elle seule plus que tous les anges et les hommes réunis, et Dieu lui ayant donné des sentiments semblables aux siens, elle aime ainsi tout ce que Dieu aime, son Dieu d’abord, puis les créatures si chères à Dieu ; elle aime aussi de cet amour immense tout ce qui est bien, tout ce qui est vertu, tout ce qui est sainteté. Dieu a uni le cœur de Marie au Cœur de Jésus ; ces deux Cœurs ont été si étroitement liés qu’en toutes choses ils battaient à l’unisson et ne formaient qu’un seul cœur, et éternellement ils resteront ainsi unis. C’est donc avec cet amour si merveilleusement puissant que Marie aime son Dieu, et cet amour la rend toute-puissante sur le Cœur de Dieu ; c’est avec cet amour merveilleusement puissant que Marie aime chacun de nous, et la pensée d’être ainsi aimés doit mettre en nos cœurs une immense confiance.
Cet amour de Marie pour nous est admirablement saint ; elle nous aime donc sans faiblesse, désirant très ardemment notre bonheur, non pas en nous souhaitant et en nous procurant, comme beaucoup de mères de la terre le font à leurs enfants, des satisfactions passagères, non pas en flattant nos inclinations naturelles ; le bonheur qu’elle veut pour nous et qu’elle cherche à nous faire obtenir, c’est le bonheur par la vertu, par le sacrifice, par le pur amour.
Son amour, s’il est très saint, est en même temps ineffablement tendre, car elle nous a enfantés sur le Calvaire, nous lui avons coûté plus que la vie, nous lui avons coûté Jésus, et le sacrifice qu’elle a fait pour devenir notre mère, sacrifice dont personne ici-bas ne peut mesurer l’amertume, nous a rendus plus chers encore à son Cœur. Cet amour est aussi selon la justice ; donc si elle aime tous ses enfants, même les pécheurs, elle aime davantage ceux qui lui témoignent plus de confiance et plus d’amour.
Pratique de cette dévotion
Le premier acte de la dévotion envers Marie consiste à s’appliquer à la bien connaître, à se faire une juste idée de ses grandeurs, de sa puissance, de son amour, à bien comprendre ce qu’elle a fait, ce qu’elle a souffert pour nous, à considérer les miracles sans nombre obtenus par elle, les faveurs, les grâces de conversion, de sanctification dues à son intercession. Sans cette étude amoureuse ou la dévotion reste petite, ou elle est peu éclairée et mal pratiquée. La lecture des livres qui parlent de Marie, le souvenir fréquent des faits de sa vie, la contemplation des mystères où elle a pris part, produisent l’estime et l’admiration de cette divine Mère, et excitent la confiance et l’amour.
La dévotion envers la Sainte Vierge doit être toute filiale. Avec une douce familiarité l’âme pieuse doit s’entretenir avec sa Mère si tendre, lui confiant ses sollicitudes, lui exprimant ses désirs, lui faisant part de ses joies et de ses tristesses.
Mais ne parlons pas seulement à Marie de nous et de nos intérêts, parlons-lui d’elle, de Jésus qu’elle aime et des intérêts de ce bon Sauveur, la suppliant de donner à Jésus de bons serviteurs et des amis dévoués ; parlons-lui de l’Eglise qui lui est si chère, parlons-lui des âmes, des pécheurs pour qu’elle les convertisse, des bons pour qu’elle les sanctifie. La Sainte Vierge a des vues très étendues, son regard embrasse non seulement la multitude innombrable des élus, qui partagent son bonheur, mais aussi la foule des âmes souffrantes du purgatoire et toutes les personnes qui sont sur la terre. Des âmes souffrantes elle sait ce qui leur reste à expier, elle voit celles qui méritent le plus d’être secourues. Sur la terre elle voit les desseins de Dieu sur chacun, elle connaît les mérites, les faiblesses, les besoins de tous ses enfants. Nous faisons acte d’amour envers cette bonne Mère et en même temps acte de grande sagesse, si nous unissons nos intentions aux siennes, si nous lui abandonnons la valeur impétratoire et expiatoire de nos œuvres ou au moins de certaines de nos œuvres, pour qu’elle les applique selon sa sagesse ! Ainsi nombre d’âmes pieuses, en faisant l’acte héroïque en faveur des âmes du purgatoire, laissent à Marie le soin de distribuer à son gré cette aumône perpétuelle à leurs frères souffrants ; d’autres en accomplissant des pénitences prient la Sainte Vierge de les faire servir ici-bas à ce qu’elle jugera plus utile. De cet abandon entre les mains d’une Mère si bonne et si puissante ni leurs propres intérêts ni ceux des âmes qui leur sont chères ne peuvent souffrir.
Le B. Grignon de Montfort conseille aux âmes dévotes d’offrir à Marie toutes leurs actions, afin que cette bonne Mère les aide à bien les accomplir et qu’elle-même les présente au Seigneur. Ceux qui ont pour la Sainte Vierge une vive affection ne font aucun acte de piété, communion, action de grâces, confession, oraison, lecture pieuse, sans demander le secours de leur bonne Mère ; ils l’invoquent dans leurs études, dans leurs travaux ; ils recourent à elle dans leurs prières et surtout dans leurs tentations.
C’est encore prouver son amour à Marie que de s’efforcer d’imiter ses vertus ; la vraie dévotion à la Sainte Vierge excite l’âme à fuir le péché et parce qu’il est une offense de Dieu et parce qu’il contriste le Cœur de Marie, et à pratiquer les vertus qui glorifient Dieu et réjouissent sa Mère céleste.
Les principales pratiques de piété envers la Sainte Vierge sont la récitation de son office, du rosaire, de l’angélus, le port du scapulaire, l’exercice du mois de Marie, les pèlerinages à ses sanctuaires.
Le petit office de la Sainte Vierge contient les passages de la Sainte Ecriture que l’Eglise lui applique et qui redisent sa dignité, ses grandeurs, ses bienfaits, c’est une louange excellente, entremêlée de prières très saintes, qui sont les psaumes, les antiennes, les oraisons.
Le rosaire, est la grande pratique de dévotion envers Marie. Elle-même à Lourdes fit comprendre combien cette prière lu i est agréable et nous est utile, car à chacune des dix-huit apparitions, elle encouragea Bernadette à réciter son chapelet. A Pontmain, quand commença la récitation du chapelet, l’apparition grandit, comme pour montrer que grandissait sa puissance d’intercession. Ce fut la fidélité au rosaire qui, pendant plus de trois siècles, maintint la foi parmi les chrétiens japonais, qui n’avaient plus de prêtres ; les pays où les familles ont conservé la dévotion au chapelet sont restés plus foncièrement chrétiens. Cette répétition de l’Ave Maria, qui contient les plus belles louanges qu’on puisse adresser à cette divine Mère, ne peut manquer de toucher son cœur. « Apprenez de l’ange à saluer Marie, dit saint Bernardin de Sienne, et voyez le merveilleux profit qui vous en reviendra : toutes les fois que quelqu’un salue la Bienheureuse Vierge, elle lui rend son salut. Car elle est une Reine d’une exquise politesse la glorieuse Vierge Marie, et on ne la salut jamais qu’elle ne rende un délicieux salut. Si vous dites dévotement mille Ave Maria dans un jour, mille fois la Vierge vous saluera. » (Œuvres 4, p. 93) Et le salut de Marie n’est pas stérile, il apporte toujours quelque grâce à l’âme, soit une lumière, soit un bon désir, soit un accroissement de force pour faire le bien.
Puisque l’efficacité de toute prière, comme il a été dit plus haut (chap. xxii) dépend de sa valeur, il importe de bien se recueillir avant de réciter le chapelet, de se rappeler la bonté, le tendre amour de Marie, de se représenter à ses pieds : pourquoi les pèlerins de Lourdes prient-ils avec tant d’ardeur et de confiance devant la grotte ? Parce qu’ils comprennent que Marie est là, qu’elle les regarde avec tendresse, qu’elle les écoute : quiconque se pénètre bien de ces douces vérités prie avec plus de ferveur et plus de fruit.
Le scapulaire du Mont Carmel, dont l’origine remonte à une révélation faite par la Sainte Vierge à saint Simon Stock, est un diminutif de l’habit des Carmes, lesquels font profession d’être l’ordre de Marie ; qui porte le scapulaire se reconnaît comme le serviteur, le dévot de la Sainte Vierge, il porte ses livrées. La Très Sainte Vierge a promis une particulière protection à tous ceux qui lui donneraient cette marque de confiance et de fidélité ; elle leur obtient à l’heure de la mort, des grâces, qui, s’ils ne les repoussent pas par leur mauvaise volonté, assurent leur salut. Des miracles nombreux ont prouvé la vérité de cette promesse. Cette protection constante de Marie, attachée au scapulaire, grandit – et c’est justice – selon la piété de celui qui le porte.
Le scapulaire bleu de l’Immaculée Conception, révélé au commencement du xviie siècle par Notre-Seigneur et sa divine Mère à la Vénérable Ursule Benincasa, est destiné à répandre la dévotion à l’Immaculée Conception, et à faire prier les âmes chastes pour la conversion de ceux qui vivent dans l’impureté. A ceux qui ont reçu ce scapulaire et ont été inscrits dans la confrérie, pourvu toutefois qu’ils en remplissent les conditions, invoquant la Vierge immaculée et priant pour la diminution des ravages de l’impureté, de très nombreuses indulgences sont offertes, attachées surtout à la récitation des six Pater, Ave et Gloria Patri, aux intentions du Souverain Pontife pour les besoins de la Sainte Eglise.
La piété chrétienne a consacré à la Très Sainte Vierge des titres multiples : on l’appelle Notre-Dame de grâce ou Mère de la divine grâce, parce qu’elle est la dispensatrice des grâces divines, Notre-Dame des Sept-Douleurs, Notre-Dame de Compassion ou de Pitié, pour honorer la part immense qu’elle a prise aux souffrances de Jésus ; Notre-Dame des Victoires, Notre-Dame Auxiliatrice, en raison de la protection qu’elle a toujours donnée aux fidèles et des victoires qu’elle leur a obtenues sur les ennemis de Dieu ; aussi l’Eglise lui dit : Gaude, Maria Virgo, cunctas haereses sola interemisti in universo mundo ; Notre-Dame du Bon Conseil, parce qu’elle obtient à ses dévots les lumières les plus précieuses pour leur conduite et le plein accomplissement de leur mission, Mère de Miséricorde, parce qu’elle est le refuge des pécheurs, notre avocate céleste, qui détourne de nous les coups de la justice de Dieu et malgré nos fautes nous obtient ses faveurs ; surtout on l’invoque sous le nom d’Immaculée, et c’est le titre qu’elle a choisi à Lourdes pour se faire connaître, c’est un des grands titres de gloire de cette divine Mère, dont aucune tache, pas même la tache originelle, n’a jamais terni la beauté. »

Saint Curé d’Ars, Catéchisme
« La dévotion à la sainte Vierge est moelleuse, douce, nourrissante. Tous les saints ont une grande dévotion à la sainte Vierge ; aucune grâce ne vient du ciel sans passer par ses mains. On n’entre pas dans une maison sans parler au portier. La sainte Vierge est la portière du ciel.
Lorsqu’on veut offrir quelque chose à un grand personnage, on fait présenter cet objet par la personne qu’il préfère, afin que l’hommage lui soit plus agréable. Ainsi nos prières, présentées par la sainte Vierge, ont un tout autre mérite, parce que la sainte Vierge est la seule créature qui n’ait jamais offensé Dieu. Il n’y a que la sainte Vierge qui ait accompli le premier commandement : Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement. Elle l’a accompli en entier. Tout ce que le Fils demande au Père lui est accordé. Tout ce que la Mère demande au Fils lui est pareillement accordé.
Lorsque nos mains ont touché des aromates, elles embaument tout ce qu’elles touchent ; faisons passer nos prières par les mains de la sainte Vierge, elle les embaumera. »

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge
« Mettez, si vous pouvez, tout l’amour naturel que les mères de tout le monde ont pour leurs enfants, dans un même cœur d’une même mère d’un enfant unique : certainement, cette mère aimera beaucoup cet enfant ; cependant, il est vrai que Marie aime encore plus tendrement ses enfants que cette mère n’aimerait le sien. »

Saint Bernard, Sermon
« Marie est cette noble étoile, dont les rayons illuminent le monde entier, dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers; Elle illumine le monde et échauffe les âmes, Elle enflamme les vertus et consume les vices. Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples.
Ô toi qui te vois balloté dans le courant de ce siècle au milieu des orages et des tempêtes de manière plus périlleuse que si tu marchais sur terre, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas sombrer dans les tempêtes.
Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie. Si tu es submergé par l’orgueil, l’ambition, le dénigrement et la jalousie, regarde l’étoile, crie vers Marie. Si la colère, l’avarice ou les fantasmes de la chair secouent le navire de ton esprit, regarde Marie. Si, accablé par l’énormité de tes crimes, confus de la laideur de ta conscience, effrayé par l’horreur du jugement, tu commences à t’enfoncer dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir, pense à Marie. Que son Nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur et pour obtenir la faveur de ses prières, n’oublie pas les exemples de sa vie.
En suivant Marie, on ne dévie pas, en la priant on ne désespère pas, en pensant à elle, on ne se trompe pas. »

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, Le secret de Marie
« Dieu est partout. On peut le trouver partout, jusque dans les enfers ; mais c’est en Marie qu’on peut le trouver le plus proche de nous… Partout ailleurs Il est le pain des forts et des anges ; mais en Marie, Il est le pain des enfants. »

Saint Anselme, Méditations et prières
« Rien n’est égal à Marie, rien, si ce n’est Dieu, n’est plus grand qu’elle. Dieu a donné à Marie son Fils lui-même que, seul, égal à lui, il engendre de son cœur, comme s’aimant lui-même ; de Marie il s’est fait un fils, non un autre, mais le même ; de telle sorte que, par nature, il fût unique et le même, Fils commun de Dieu et de Marie. Toute la nature a été créée par Dieu, et Dieu est né de Marie. Dieu a tout créé, et Marie a enfanté Dieu. Dieu qui a fait toutes choses s’est fait lui-même de Marie ; et ainsi il a refait tout ce qu’il avait fait. Celui qui a pu faire toutes choses de rien n’a pas voulu refaire sans Marie ce qui avait été souillé. Dieu est donc le Père des choses créées, et Marie la Mère des choses « recréées ». Dieu est le Père qui a construit toute chose, et Marie la Mère qui a tout reconstruit. Dieu a engendré Celui par qui tout a été fait ; et Marie a enfanté Celui par qui tout a été sauvé. »

Chanoine Albert Weber, De Gethsémani au Golgotha
« Regardez, ô Mère, voici devant vous le meurtrier de votre Fils ! C’est moi, ce sont mes péchés qui ont percé les pieds et les mains de Jésus, déchiré son Cœur plein d’amour. Voici le criminel ! Ô Marie, je n’ai droit qu’à vos malédictions, je ne mérite ni pitié ni miséricorde. Mais que dis-je ! Marie ne sait que pardonner et bénir ! Elle abaisse sur moi son regard voilé de larmes et, me montrant le corps inanimé de son Fils : « Il a voulu que je sois ta mère. Veux-tu être mon enfant ? Veux-tu être, pour moi, un autre Jésus ? »
Quoi donc ! Moi qui l’ai fait mourir ! Moi, votre enfant pour remplacer Jésus ! Eh bien oui ! Mère désolée, vous serez ma Mère ! Le voilà, ce cœur qui vous a tant coûté ! Ma volonté, mon âme, mon corps, ma vie… tout est à vous ! Mais, ce méchant cœur, rendez-le digne de vous, pénétrez-le de repentir, et donnez à mes yeux de pleurer sans cesse avec vous, au pied de la Croix, mes innombrables péchés qui ont causé la Passion de Jésus et vos excessives douleurs ! »

Laurent Scupoli, Le combat spirituel (Pages 205-206)
« Quiconque veut recourir avec une ferme confiance à la sainte Vierge, doit s’y exciter par les considérations suivantes :
1) L’expérience montre qu’un vase où il y a eu du musc ou du baume, en retient l’odeur, surtout quand le musc ou le baume y a demeuré longtemps, ou qu’il y en reste quelque peu. Cependant, l’un et l’autre n’ont qu’une vertu limitée, ainsi que le feu, dont on conserve la chaleur après que l’on s’en est retiré. Cela étant, que dirons-nous de la charité et de la miséricorde de cette Vierge, qui a porté pendant neuf mois dans ses entrailles, et qui porte encore dans son cœur le fils unique de Dieu, la charité incréée, dont la vertu n’a point de bornes ? S’il est impossible de s’approcher d’un grand feu, que l’on n’en soit échauffé, n’a-t-on pas un plus grand sujet de croire que quiconque s’approchera de Marie, de cette Mère de miséricorde, de ce cœur toujours brûlant du feu de la charité, en ressentira d’autant plus l’effet, qu’il s’en approchera souvent, et avec plus de confiance et d’humilité.
2) Jamais pure créature n’a eu tant d’amour pour Jésus-Christ, ni tant de soumission à ses volontés que sa bienheureuse Mère. Si donc ce divin Sauveur, qui s’est sacrifié pour de misérables pécheurs comme nous ; si ce Sauveur, dis-je, nous a donné sa propre Mère, pour être notre mère commune, notre Avocate, notre Médiatrice auprès de lui, comment pourrait-elle ne pas entrer dans ses sentiments, et négliger de nous secourir ? Ne craignons point d’implorer sa miséricorde, recourons à elle avec confiance dans toutes nos nécessités, parce qu’elle est une source inépuisable de grâces, et qu’elle a coutume de mesurer ses bienfaits sur notre confiance. »

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