Laïcisme

Pape Pie XII, Allocution (22 janvier 1947)
« Vouloir tirer une ligne de séparation entre la religion et la vie, entre le surnaturel et le naturel, entre l’Église et le monde comme si l’un n’avait rien à faire avec l’autre, comme si les droits de Dieu ne s’appliquaient pas à toute la réalité multiforme de la vie quotidienne, humaine et sociale, est parfaitement contraire à la pensée chrétienne, et c’est nettement antichrétien. »

Cardinal Pie, Œuvres (Chapitre V, Page 333)
« Hors la tradition chrétienne, il ne reste aux sociétés humaines ni doctrine précise, ni moralité définie, ni but déterminé. Le langage même est plein de confusion, et les mots diffèrent de sens selon la diversité de ceux qui les emploient. […] On ne changera point l’essence des choses : Jésus-Christ est la pierre angulaire de tout l’édifice social. Lui de moins, tout s’ébranle, tout se divise, tout périt. »

Pape Pie XI, Divini illius Magistri (Encyclique)
« La famille reçoit immédiatement du Créateur la mission et conséquemment le droit de donner l’éducation à l’enfant, droit inaliénable parce qu’inséparablement uni au strict devoir corrélatif, droit antérieur à n’importe quel droit de la société civile et de l’État, donc inviolable par quelque puissance terrestre que ce soit. »

Dom Guéranger, L’année liturgique (Sanctoral du 7 décembre)
« Bannissez de nos esprits, ô Ambroise, ces timides et imprudentes théories qui font oublier à des chrétiens que Jésus est le Roi de ce monde, et les entraînent à penser qu’une loi humaine qui reconnaît des droits égaux à l’erreur et à la vérité, pourrait bien être le plus haut perfectionnement des sociétés. Obtenez qu’ils comprennent, à votre exemple, que si les droits du Fils de Dieu et de son Église peuvent être foulés aux pieds, ils n’en existent pas moins ; que la promiscuité de toutes les religions sous une protection égale est le plus sanglant outrage envers Celui « à qui toute puissance a été donnée au ciel et sur la terre » ; que les désastres périodiques de la société sont la réponse qu’il fait du haut du ciel aux contempteurs du Droit chrétien, de ce Droit qu’il a acquis en mourant sur la Croix pour les hommes ; qu’enfin, s’il ne dépend pas de nous de relever ce Droit sacré chez les nations qui ont eu le malheur de l’abjurer, notre devoir est de le confesser courageusement, sous peine d’être complices de ceux qui n’ont plus voulu que Jésus régnât sur eux. »

Pape Pie XI, Quas Primas (Encyclique)
« Les hommes ne sont pas moins soumis à l’autorité du Christ dans leur vie collective que dans leur vie privée. »

Pape Saint Pie X, Vehementer nos (Encyclique)
« Nous réprouvons et nous condamnons la loi votée en France sur la séparation de l’Église et de l’État comme profondément injurieuse vis-à-vis de Dieu, qu’elle renie officiellement, en posant en principe que la République ne reconnaît aucun culte. Nous la réprouvons et condamnons comme violant le droit naturel, le droit des gens et la fidélité due aux traités, comme contraire à la constitution divine de l’Église, à ses droits essentiels, à sa liberté, comme renversant la justice et foulant aux pieds les droits de propriété que l’Église a acquis à des titres multiples et, en outre, en vertu du Concordat. Nous la réprouvons et condamnons comme gravement offensante pour la dignité de ce Siège apostolique, pour notre personne, pour l’épiscopat, pour le clergé et pour tous les catholiques français. En conséquence, nous protestons solennellement de toutes nos forces contre la proposition, contre le vote et contre la promulgation de cette loi, déclarant qu’elle ne pourra jamais être alléguée contre les droits imprescriptibles et immuables de l’Église pour les infirmer. »

Père Garrigou-Lagrange, La Vie spirituelle
« Le laïcisme, qui nie les droits de Dieu sur la société humaine dont il est l’auteur, est un crime de lèse-divinité et le plus grand malheur du monde moderne. Pour réparer ce crime, il faut exalter Jésus-Christ, comme roi universel des individus, des familles et des sociétés. »

Cardinal Pie, Lettre au Ministre de l’Instruction publique et des cultes (16 juin 1862)
« Vouloir que L’Église de Jésus-Christ, dit-il, se démette du droit et du devoir de juger en dernier ressort de la moralité des actes d’un agent moral quelconque particulier ou collectif, père, maître, magistrat, législateur, même roi ou empereur, c’est vouloir qu’elle se nie elle-même, qu’elle abdique son essence, qu’elle déchire son acte d’origine et les titres de son histoire, enfin qu’elle outrage et qu’elle mutile Celui dont elle tient la place sur la terre. »

Pape Pie XI, Maximam gravissimamque (Encyclique)
« Nous nous souvenons, dans l’amertume de notre cœur, des jours bien tristes où s’est formé parmi vous le projet néfaste de séparer les intérêts de la République de ceux de l’Église, et où ce projet a malheureusement été exécuté. […] Ne voulant pas nous écarter de la voie tracée par notre prédécesseur, nous confirmons la réprobation de la loi inique de séparation. […] Car, ce que Pie X a condamné, Nous le condamnons de même ; et toutes les fois que par « laïcité » on entend un sentiment ou une intention contraires ou étrangers à Dieu et à la religion, Nous réprouvons entièrement cette « laïcité » et Nous déclarons ouvertement qu’elle doit être réprouvée. »

Assemblée des cardinaux et archevêques de France, Déclaration sur les lois dites de laïcité (10 mars 1925)
« Les lois de laïcité sont injustes d’abord parce qu’elles sont contraires aux droits formels de Dieu. Elles procèdent de l’athéisme et y conduisent dans l’ordre individuel, familial, social, politique, national, international. Elles supposent la méconnaissance totale de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de son Évangile. Elles tendent à substituer au vrai Dieu des idoles (la liberté, la solidarité, l’humanité, la science, etc.) ; à déchristianiser toutes les vies et toutes les institutions. Ceux qui en ont instauré le règne, ceux qui l’ont affermi, étendu, imposé, n’ont pas eu d’autre but. De ce fait, elles sont l’œuvre de l’impiété, qui est l’expression de la plus coupable des injustices, comme la religion catholique est l’expression de la plus haute justice.
Elles sont injustes ensuite, parce qu’elles sont contraires à nos intérêts temporels et spirituels. Qu’on les examine, in n’en est pas une qui ne nous atteigne à la fois dans nos biens terrestres et dans nos biens surnaturels […] On pourrait développer ces considérations à l’infini, y ajouter et montrer que le laïcisme, dans toutes les sphères, est fatal au bien privé et public.
Dès lors, les lois de laïcité ne sont pas des lois. Elles n’ont de loi que le nom, un nom usurpé ; elles ne sont que des corruptions de la loi, des violences plutôt que des lois, dit Saint Thomas […] Ne nous nuiraient-elles que dans l’ordre temporel, en soi, elles ne nous obligeraient pas en conscience […] Elles ne pourraient nous obliger qu’au cas où il faudrait céder un intérêt purement terrestre pour éviter des troubles et des scandales. Mais comme les lois de laïcité attentent aux lois de Dieu, comme elles nous atteignent dans nos intérêts spirituels ; comme après avoir ruiné les principes essentiels sur lesquels reposent la société, elles sont ennemies de la vraie religion qui nous ordonne de reconnaître et d’adorer, dans tous les domaines, Dieu et son Christ, d’adhérer à leur enseignement, de nous soumettre à leurs commandements, de sauver à tout prix nos âmes, il ne nous est pas permis de leur obéir, nous avons le droit et le devoir de les combattre et d’en exiger par tous les moyens honnêtes l’abrogation. »

Pape Pie XII, Allocution du 6 décembre 1953
« D’abord il faut affirmer clairement qu’aucune autorité humaine, aucun État, aucune Communauté d’États, quel que soit leur caractère religieux, ne peuvent donner un mandat positif ou une autorisation positive d’enseigner ou de faire ce qui serait contraire à la vérité religieuse et au bien moral. »

Abbé Augustin Aubry, Contre le Modernisme
« Le laïcisme, c’est la négation de Dieu, c’est la cause première de l’anarchie intellectuelle, morale et sociale dans laquelle sombrent la grandeur et la vie même d’un pays.
C’est la lutte entre le Contrat social de Rousseau et l’Évangile, entre l’Église et la Révolution.
De l’aveu même des ennemis de l’Église, le laïcisme instaure, substitue à l’ancien, un culte nouveau : le culte de la raison et de l’humanité. Les mots Raison et Humanité y sont compris dans un sens religieux, ni rationnel ni humain, dans une acception mystérieuse qui compose un dogme :
– Un dogme très arrêté, un dogme caché, professé, pratiqué, imposé par un clergé caché ; la franc-maçonnerie
– Un dogme qui, par un attrait malsain et vicieux, attire, à la suite des Lamennais, des Loyson, des Loisy, des Renan, des Combes et de tant d’autres, tous les faillis de la foi catholique, jusqu’aux protagonistes du modernisme condamné par les papes
– Un dogme qui est la synthèse des rancunes vouées à l’Église par la secte
– Un dogme en désaccord avec toutes les données de la philosophie et du bon sens, en contradiction éclatante avec toutes les coutumes, toutes les traditions, tous les intérêts religieux, moraux, sociaux et matériels de la nation.
L’enseignement des Écoles de l’État, mis au service de ce culte, professe donc une doctrine dirigée contre les intérêts supérieurs de l’esprit humain, contre les intérêts proches et lointains de la France catholique. »

Cardinal Mercier, Lettre pastorale (1918)
« Le principal crime que le monde expie en ce moment, c’est l’apostasie officielle des États. Aujourd’hui les hommes investis de la mission de gouverner les peuples sont ou se montrent à bien peu d’exceptions près, officiellement indifférents à Dieu et à Son Christ. Je n’hésite pas à proclamer que cette indifférence religieuse, qui met sur le même pied la religion d’origine divine et la religion d’invention humaine, pour les envelopper toutes dans le même scepticisme, est le blasphème, qui, plus encore que les fautes des individus et des familles, appelle sur la société le châtiment de Dieu. »

Pape Benoît XV, Allocution au Sacré-Collège (Noël 1917)
« C’est l’athéisme légal érigé en système de civilisation, qui a précipité le monde dans un déluge de sang. »

Pape pie XI, Mit brennender Sorge (Encyclique)
« Sur la foi en Dieu, gardée intacte et sans tache, repose la moralité de l’humanité. Toutes les tentatives pour ôter à la morale et à l’ordre moral le fondement, solide comme le roc, de la foi et pour les établir sur le sable mouvant des règles humaines, conduisent tôt ou tard individus et sociétés à la ruine morale. L’insensé qui dit dans son cœur : Il n’y a pas de Dieu, marchera dans les voies de la corruption morale (Ps., XIII, 1). Le nombre de ces insensés, qui aujourd’hui entreprennent de séparer Moralité et Religion, est devenu légion. Ils ne voient pas ou ne veulent pas voir que bannir le Christianisme confessionnel, c’est-à-dire la conception claire et précise du Christianisme, de l’enseignement et de l’éducation, de l’organisation de la vie sociale et publique, c’est aller à l’appauvrissement spirituel et à la décadence. »

Abbé Charles Maignen, NationalismecatholicismeRévolution (Page 8-14)
« Neutralité de l’État, en matière religieuse.
Suprématie de l’autorité civile sur lé pouvoir ecclésiastique ; tels sont les deux axiomes sur lesquels repose tout l’édifice de la société moderne.
Au contraire, rendre à Dieu un culte public et officiel ; reconnaître la suprématie du pouvoir ecclésiastique sur le pouvoir laïque, dans les choses de la religion, c’est ce qu’on appelle le cléricalisme. Dieu sait quelle horreur ce seul mot inspire à la majorité de nos contemporains !
Or, on s’est aperçu, en ces derniers temps, que le parti qui tend à détruire, en la transformant, la nationalité française, n’avait pas trouvé de moyen plus efficace pour achever son œuvre, que d’anéantir le catholicisme et d’y substituer une sorte de religion humanitaire, fruit du protestantisme, du judaïsme et de la maçonnerie. […]
Jusque là, nous sommes condamnés à cet athéisme d’État, qui est, sous les noms de neutralité, de laïcité, de sécularisation, le trait distinctif et le dogme essentiel de la société moderne.
Il faudra bien, cependant, qu’on en vienne à reconnaître l’absurdité de ce système, et nous croyons que les nécessités de la lutte où le nationalisme est engagé peuvent y conduire.
Chaque coup porté à la véritable Église profite aux sectes ennemies ; de même, chaque coup porté à la puissance des sectes profite à l’Église de Jésus-Christ. L’intention de ceux qui agissent importe peu à cet effet, les actes ont leur efficace par eux-mêmes.
Or, dans la situation actuelle des partis, le nationalisme est contraint d’abattre la puissance des sectes ennemies du catholicisme. Toute mesure prise contre le catholicisme est considérée, au contraire, comme une trahison de la cause nationale. […]
La domination que les juifs exercent sur la France, jadis très chrétienne, est le châtiment de son apostasie ; mais c’est un châtiment plein de miséricorde parce que, de sa nature même, se dégage un enseignement d’où peut sortir le salut.
En proclamant cet athéisme d’État que le libéralisme impose aux pouvoirs publics, sous le nom de sécularisation et de neutralité religieuse, les nations modernes ont cessé d’être des nations chrétiennes ; chez elles, les particuliers et les gouvernants ont pu continuer à agir en Chrétiens dans la vie privée et même, jusqu’à un certain point, dans quelques actes de la vie publique, mais le gouvernement, l’État, n’est plus chrétien, il ne professe, il ne pratique aucune sorte de religion.
Cet athéisme légal constitue pour les nations qui formaient naguère la chrétienté une véritable apostasie. En France surtout, où le roi était appelé très chrétien et revendiquait le titre de fils aîné de l’Église, les pouvoirs publics affectent aujourd’hui d’ignorer l’existence d’un Dieu.
L’apostasie de la France est donc plus radicale qu’aucune autre et nous met en dehors du droit naturel en même temps que du droit chrétien.
Les gouvernements modernes, en s’affranchissant de la loi du Christ, croyaient assurer leur indépendance, et voici que partout où Jésus-Christ n’est plus roi, le juif domine, et sa puissance est d’autant plus tyrannique que le pouvoir, jadis plus chrétien, est présentement plus athée.
Ainsi, la France très chrétienne est devenue la France juive.
En constatant ce fait, n’est-il pas permis d’y voir un châtiment et d’adorer l’infaillible justice, livrant au peuple déïcide les peuples qui ne savent plus ou ne veulent plus être chrétiens ?
Mais ce châtiment, par sa nature même, offre un suprême moyen de salut.
Puisque le pouvoir, en France, ne s’est affranchi de la loi de Jésus-Christ que pour passer sous le joug des juifs, il n’échappera à ce hideux vasselage qu’en redevenant très chrétien.
Esclave de la synagogue ou fille aînée de l’Église, telle est l’alternative en présence de laquelle la France est désormais placée. »

Joaquín Torres Asensio, Le droit des catholiques de se défendre (Pages 50-51)
« Si tout pouvoir légitime vient de Dieu, la légitimité fait défaut à tout gouvernement qui se refuse à la recevoir d’en haut comme ont l’habitude de le faire les partisans athées de l’État. Il n’y a pas de pouvoir qui ne vienne de Dieu ; donc, quand on ne veut pas le recevoir de Dieu, on ne le possède pas. Les gouvernants qui ont renoncé a être ministres de Dieu, ne sont plus rien. »

Pape Saint Pie X, Vehementer nos (Encyclique)
« Qu’il faille séparer l’État de l’Église, c’est une thèse absolument fausse, une très pernicieuse erreur. Basée en effet sur ce principe que l’État ne doit reconnaître aucun culte religieux, elle est tout d’abord très gravement injurieuse pour Dieu ; car le Créateur de l’homme est aussi le Fondateur des sociétés humaines, et Il les conserve dans l’existence comme Il nous y soutient. Nous Lui devons donc non seulement un culte privé, mais un culte public et social pour L’honorer. En outre, cette thèse est la négation très claire de l’ordre surnaturel. Elle limite en effet l’action de l’État à la seule poursuite de la prospérité publique durant cette vie, qui n’est que la raison prochaine des sociétés publiques ; et elle ne s’occupe en aucune façon, comme lui étant étrangère, de leur raison dernière, qui est la béatitude éternelle proposée à l’homme quand cette vie si courte aura pris fin. Et pourtant l’ordre présent des choses, qui se déroule dans le temps, se trouvant subordonné à la conquête de ce bien suprême et absolu, non seulement le pouvoir civil ne doit pas faire obstacle à cette conquête, mais il doit encore nous y aider. Cette thèse bouleverse également l’ordre très sagement établi par Dieu dans le monde, ordre qui exige une harmonieuse concorde entre les deux sociétés. Ces deux sociétés, la société religieuse et la société civile, ont en effet les mêmes sujets, quoique chacune d’elle exerce dans sa sphère propre son autorité sur eux. Il en résulte forcément qu’il y aura bien des matières dont la connaissance et le jugement sera du ressort de l’une et l’autre. Or, qu’entre l’État et l’Église l’accord vienne à disparaître, et de ces matières communes pulluleront facilement les germes de différends, qui deviendront très aigus des deux côtés ; la notion du vrai en sera troublée et les âmes remplies d’une grande anxiété. Enfin, cette thèse inflige de graves dommages à la société civile elle-même, car elle ne peut pas prospérer ni durer longtemps lorsqu’on n’y fait point sa place à la religion, qui est pour l’homme une règle suprême et souveraine maîtresse pour protéger inviolablement ses droits et ses devoirs. »

Jean-Jacques Stormay, Abécédaire mal-pensant (Page 410)
« La séparation jacobine de l’Église et de l’État n’est que le subterfuge permettant de faire du judaïsme politique, moral et religieux, la religion d’État. »

Bibliographie

– Emile Flourens, Le laïcisme contre la liberté
– Youssef Hindi, La mystique de la laïcité
– Yves de Lassus, Connaissance élémentaire de la laïcité
– Collectif, Le Piège de la Laïcité
– Jean-François Chemain, Une autre histoire de la laïcité
– Carlos Hage Chahine, La laïcité de l’Etat et sa contrefaçon
– Père Michel Viot, La Laïcité, mère porteuse de l’islam ?
– Jean-François Chemain, L’imposture laïque
– Emile Flourens, Le laïcisme contre la liberté

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